La Traversée du Wadi Rum  

Mardi 1 novembre: Nous sommes arrivés dans le désert du Wadi rum en 4x4 pick-up, et nous nous retrouvons dans un camp de bédouins. La chambre est sommaire comme la veille. On se ravitaille, on mange et on s'hydrate. Mes maux de ventre deviennent de plus en plus fort et je n' en parle à personne. Je me prépare mentalement et physiquement pour l'étape reine de + de 50 kms dans ce désert magnifique. 

A l assaut du Wadi rum, le soleil se lève, je suis inquiet pour ma santé mais je prends le départ, de suite, les jambes ne suivent pas, le sable mou m'empêche d avoir une foulée efficace, je ne trouve pas les trajectoires, je me fatique...au 14 kms, je vais à la rencontre de l'assistance, j'explique mon problème de santé...et ils veulent que j abandonne. Dans ma tête, ce n est pas possible, je suis avec mon amie et je dois continuer. Je prends sur moi et je repars jusqu'au prochain check-point ou je bois un coca, me repose un peu et repars...tout le monde est inquiet. Je souffre de plus en plus, le terrain de jeu est magnifique mais difficile dans un état comme le miens,  le sable est  mou, les canyons s'enchainent, et  il fait très  très chaud, 35°. Je ne lâche rien et termine mon étape avec fierté.

Arrivée sur le camp, l'organisation m envoie un médecin, je ne peux plus manger, mon état se dégrade, le verdict tombe, je suis interdit de prendre le départ , je suis perfusé, un microbe s'est logé sur moi, c'est la déception, je suis en pleurs et déçu d'abandonner à 25 kms de mon projet. Mon amie prendra le départ seul, c'est la loi du sport ! ! !

Mercredi 2 novembre: Malgré mes maux et mon état, je me lève et accompagne mon amie sur la ligne de départ, je l'encourage et je cache ma déception, dans le peloton, il règne une ambiance de fête, c'est la dernière, le plus dur est derrière, les photos souvenirs commencent, et je vois que je ne participe pas à la fête. 

Le départ est lancé, je serai amené sur un autre camps bédouin ou l'arrivée sera célébré. Quelques heures plus tard, j aperçois mon amie, je suis submergé par l'émotion et pour sa performance, je ne peux franchir la ligne avec elle,  mais tellement heureux. Elle franchie cette ligne les bras vers le ciel, elle profite de cet instant magique qu'elle m'oublie complètement. 

On profitera de la soirée avec l'ensemble des finishers. Ce soir, c'est la remise des prix, l'organisation ne m'oublie pas et me félicite de mon combat et de ma persévérance pour le sport extrême.

Epilogue: J ai été particulièrement touché par la beauté du désert du wadi-Rum en Jordanie, j ai pu mesurer la chance et le privilège que j avais de pouvoir observer un levé de soleil lors d'une étape. Les couleurs qui changent et qui évoluent au fil de la journée. Il y avait de la difficulté dans chacune de mes foulées, pourtant j ai continué d'observer le désert. Le désert reste une aventure extrême que j affectionne.